Olivier 22 Avr 2010 En vol...3 commentaires

Aujourd’hui, brume sur l’Estérel. La seule solution pour voler c’est de rester le long de la côte.

Me voilà donc parti avec Hôtel-Mike pour un petit voyage jusqu’à Saint-Tropez.

Le temps n’est pas top mais le soleil fait quelques percées et je fait des photos sympas. Faudra que j’arrête avec les photos d’ailleurs, du coup je ne vole pas droit ;-)

1000 pieds, on voit le Dramont en détail

L'Île d'Or, toujours aussi belle...

Saint-Tropez, à la limite de la zone contrôlée par Nice...

Le petit port des Issambres (avec le bateau de Marc ?)

... et le haut des Issambres (avec la maison de Marc ?)

P'tits bateaux de l'école de voile de St-Raphaël

Retour, un petit tour des îles, c’est calme, un régal…

Saint-Honorat, au zoom avec le 500d c'est plus pratique que l'iPhone

je passe la côte, première turbulences, le vent semble s’être un peu levé.

En finale, le contrôleur annonce 4 noeuds à 110 degrés. Bon, quatre noeuds on va pas en faire un fromage, même si l’avion bouge pendant la finale, ça va le faire…

Au moment de toucher, je suis surpris. D’une part parce que la roue touche avant le moment que j’avais anticipé (et donc un peu plus fort que prévu) et d’autre part parce que l’avion reste penché sur la droite !

Je me retrouve donc à rouler sur deux roues, l’aile gauche levée… Pas top comme sensations, c’est pas un quad ! Je tourne la manche, corrige au palonnier, l’avion zigzague un peu mais se remet dans l’axe.

Très mécontent de moi, je remets les gaz pour repartir. Le moteur rugit, l’avion bondit en avant…et se remet sur le côté, aile levée et roue gauche en l’air ! Je coupe les gaz, redresse tant bien que mal la trajectoire (au ras de l’herbe) et dégage la piste. Le contrôleur me demande s’il y a eu un problème. Je réponds que j’ai eu une sensation de pneu crevé et que je vais vérifier à la pompe.

Le pneu semble ok, c’est donc moi qui ait merdé. Bon, ok, le vent est de travers, mais à 4 noeuds, ça joue tant que ça ? En fait, je n’ai jamais fait d’atterrissage vent de travers tout seul et j’ai effectué l’approche comme je le fais en cas de vent calme ou de face, ailes droites.

Plutôt que de rester sur cette sale impression, je demande à repartir pour des tours de piste. « Négatif, répond la tour, il y a déjà 4 avions en tour de piste ». Je repars donc pour une petite boucle vers Fréjus.

Vent calme, je me repose nerveusement des embardées de tout à l’heure. Demi-tour au niveau de la base, retour vers le Dramont.

1000 pieds, tout au vert, je prépare l'arrivée

Au nord de Delta-Roméo, je quitte la fréquence de Nice et reprend Cannes.

– « Suivez SW-SA et rappelez croisement des axes au sud ».

Je repête, sans trop comprendre pourquoi ils me donnet deux points au lieu d’un et je prépare mentalement mon atterrissage vent de travers.

– « Hôtel-Mike, prenez le cap de Sierra-Alpha ! »

– « Ah, euh, désolé, je corrige ! »

Bon, ok, j’ai compris sa consigne précédente maintenant, fallait tourner une fois arrivé à Sierra-Whisky en direction de Sierra-Alpha. C’est évident, mais sur le coup, j’avais pas saisi…

Je suis dans l’axe, la tour me donne l’autorisation de tourner vers le circuit de piste.

Mais à peine mon virage terminé, je me fais reprendre à nouveau :

– « Hôtel Mike, vous êtes trop près de l’axe, j’ai des avions au décollage, écartez-vous ! »

En fait, j’étais bien dans l’axe de la vent arrière, mais mon axe précédent étant un peu décalé, je me suis retrouvé effectivement un peu près et j’aurai dû retarder mon virage au lieu d’obtempérer à l’autorisation de la tour. Bref, encore une boulette…

Vent arrière, virage en base, finale. Je m’applique, je suis bien sur le plan, l’avion remonte soudain porté par le vent… redescente franche, réduction des gaz, le plan est rattrapé, les Papis sont contents.

La tour annonce 6 noeuds du 110, j’approche du seuil de piste, le sol se rapproche… C’est le moment de vérité ! Je met le manche à gauche, côté vent, et je compense avec du pied à droite. Ainsi, l’aile au vent est baissée et ne « prend » pas les rafales, tandis que le nez reste dans l’axe grâce à l’action de la gouverne.

Toucher des deux roues presque simultanées, super doux, ouf ! J’ai pigé le truc ! Roulage…mais à nouveau l’avion se rebelle et reprend sa gîte. damned, je corrige. Fallait laisser le manche à gauche pendant la décélération ! Quel âne je fais…

Le contrôleur, qui doit m’avoir dans le nez depuis tout à l’heure, me demande si la vitesse est sous contrôle. Je réponds « ok, pas de problème », mais il a décidé de me finir :

– « Bon, vous allez prendre votre carte VAC et revoir vos points, vous n’avez pas suivi mes instructions, si je vous donne un cap à suivre c’est que j’ai mes raisons, vous êtes arrivés sur une trajectoire trop serrée et conflictuelle avec les autres avions ! »

– « Euh, oui, je vous présente mes excuses, je verrai ça attentivement avec mon instructeur, mais en fait, c’est la phraséologie « SW-SA-croisement des axes au sud  » que je ne connaissais pas et que j’ai mal comprise »

– « C pas grave, concède la contrôleur adoucit par le fait que je sois un élève et pas un « vrai » pilote, mais revoyez votre VAC tout de même ! »

– « Ok, promis, et encore désolé ! »

Je dégage la piste et roule au parking, le moral en berne. Pourtant, je l’ai réussi ce fichu atterrissage vent de travers. Mais même si je sais au fond de moi que ces erreurs de navigation et de trajectoire m’ont bien fait progresser, il n’empêche que les sensations fortes – j’oserai dire petites frayeurs – à l’atterrissage et les manquements aux consignes du contrôle me secouent un peu…

Débriefing rapide avec Michel qui reprend l’avion avec un client, et je reprend la route.

A la maison, je trie les photos, mais le coeur n’y est pas. Je repense sans cesse au premier atterrissage raté au lieu de me féliciter du second réussi. Va falloir positiver ! Les derniers vols ont été effectués dans des conditions difficiles, du moins pour un débutant, et je m’en suis plutôt bien tiré. Mais mon but n’est pas de piloter deux jours par an quand les conditions sont idéales, et il va falloir que je m’aguerrisse. Et oui, c’est dur d’apprendre, à 40 balais !

Demain, la météo est atroce mais je vais à Mandelieu quand même faire des séries sur le simulateur. Avec Jean-Marc, je vais travailler à fond les différents atterrissages, surtout vent traversier. J’en ai réussi un en vrai, il suffit maintenant d’automatiser la procédure pour la reproduire sans effort. Et un petit retour sur la théorie ne fera pas de mal !

Keep in touch’…

3 commentaires sur “Vol #18… Le vent (et le reste) de travers…”

    marc
    avril 22nd, 2010 at 8:43

    Bien tenté le coup du pneu crevé !!! ;-))) Mais bon, t’as quand même du avoir des sensations, des picotements avec une certaine sudation, non ?? ;-)) Mais tu t’en es quand même pas mal tiré je crois, bien joué !! ;-)

    Olivier
    avril 22nd, 2010 at 8:49

    En effet, il a fait chaud d’un coup dans le cockpit… Mais le coup du pneu crevé, c’est vraiment la sensation que j’ai eue. Dans mon inconscient, p’têt que c’était aussi une manière de me sentir moins c…, je te l’accorde. Mais bon, j’ai plus l’habitude des pneus crevés que des avions sur deux roues, moi ;-)

    Cedric
    avril 23rd, 2010 at 4:40

    t es pas un peu trop exigent la avec toi même…en qq leçons, tu pilotes déjà en solo, c est déjà incroyablement formidable et osé, personne d’entre nous voudrait être à ta place si ce ‘est pour regarder le paysage quand y a pas de turbulence…alors un peu de patience et toutes ces petites erreurs te permettent justement d’avancer à pas de géant.

Avion ou ULM, la passion de voler se partage !