Samedi matin, 11h 00. Vent calme, ciel gris, pas le top pour la plage mais idéal pour voler.
Je récupère Yankee-Alpha avec Jean-Marc, l’exploitant du simulateur. Il m’accompagne à la station service, on fait les pleins.
Seul à bord pour la seconde fois. On y prend goût ! Ce coup-ci, je remplis le carnet de bord. Ça semble tout bête, mais les premières fois sont toujours importantes, même s’il ne s’agit que de noter l’heure de départ au crayon gris sur un papier ! Je fais la check-list, démarrage, contact radio, autorisé à rouler. Ce matin, Michel m’a confirmé que si je faisais des touchers, ça comptais pour des atterrissages. Ça signifie que je vais en faire beaucoup plus aujourd’hui, puisque je n’aurai pas à rouler entre deux vols.
Je m’aligne, décollage. C’est parti pour quelques tours de piste. Je suis à l’aise à la radio, je modifie mes trajectoires en fonction du trafic, comme le demande le contrôleur. Un coup on fait plus court, un coup plus long… On a le temps de regarder le paysage, mais il faut avoir le visuel sur les autres avions et hélicos.
Je m’applique au toucher. En fait, j’essaie non pas de me poser, ça se passe toujours bien, mais de faire un kiss-landing. Et forcément, je n’y arrive pas à chaque fois. Je m’applique, mais chaque passage est légèrement différent des précédents. Des fois en mieux (je fais deux arrivées vraiment super douces) des fois en plus ferme. Au bout de cinq touchers, je préviens la tour que je pars pour un tour des îles. Cinq, pas plus, parce que, comme mentionné dans un de mes précédents articles, les habitants du quartier de la Roquette ont tendance à compter les passages des avions…
Temps maussade, je fais une p’tite photo de la baie de Cannes, je profite du paysage. On est bien, dans ce p’tit Cessna ! 90 noeuds (165 km/h) en croisière à 2400 tours, ça ronronne tranquille…
Mais je suis là pour bosser, pas pour faire du tourisme, ça viendra plus tard.
Je réintègre la vent-arrière et demande au contrôleur si ça le gène que je refasse des tours de piste.
– « pas de problème Yankee-Alpha, vous êtes seul dans la CTR, vous pouvez faire des tours de piste.. »
Bon, ben, puisqu’on m’y invite…
J’enchaîne donc 5 touchers de plus, avec toutefois le même souci de ne pas tous les poser pareil. Bon, je pinaille, bien sûr, mais pour progresser, faut chercher le détail…
Au bout de 5 passages, j’annonce un complet. Celui-là sera mon dernier de la journée, je vole depuis déjà 1h30 et je dois rendre l’avion avant 14 heures. La tour me demande de passer derrière la Roquete pour laisser atterrir un autre avion. Tout à coup, je ne suis plus trop certain de l’emplacement de La Roquette. Bah, j’élargis à droite, je survole Mougins. Ça fait plus long mais c’est joli…
Approche dans le plan, vitesse ok, mais ça bouge pas mal je contrôle en volant au ras de la piste. Inconsciemment, j’ai l’impression que faire durer serait « rater » et je pose… loupé, c’est un poil brutal, le plus ferme de tous à priori. Grrr, peut mieux faire. Bon, j’ai volé 1 heure 30, me suis fait 11 atterrissages, on ne va pas chipoter non plus…
Je remercie la tour, passe sur la fréquence sol et ramène Y-A au parking – pardon, au block 6. Le temps de pousser à la main l’avion sur sa place, de ranger mes affaires et de saluer Sylvie qui part sur Hôtel-Mike pour un baptême, et me voilà dans le bureau de Michel.
Celui-ci semble aussi surpris que ravi d’entendre que j’ai fait 11 atterrissages d’un coup. « Bon, j’ai compris, va falloir mettre les bouchées triples avec toi, hein ? » dit-il en m’expliquant ensuite qu’au train où vont les choses, on va commencer directement la formation PPL. Comme ça, l’attente jusqu’au 19 mai pour l’exam’ théorique sera mise à profit pour se former encore mieux.
Du coup, lundi, je vole à nouveau, mais d’une manière différente. Chut… c’est une surprise, que vous découvrirez dans ces pages mardi. Keep in touch !
Vraiment super intéressants ces petits résumés !!! Ca à l’air vraiment chouette quand même, mais que de choses à se rappeler …!!! C’est ce qui me fait le plus peur, ça!
Ben en fait, quand tu voles, tu te parles à voix haute, comme si l’instructeur était là… Tu fais les séquences que tu as déjà répétées, mais que tu ajustes bien entendu en fonction de la situation… C’est du déjà vu tout de même ! Si ça te plaît et que t’amuses à faire tout ça, c’est facile de rester concentré et y’a pas de raison que ça se passe mal…
Wahou, que de belles vues de la-haut !
Toujours un p’tit pincement au coeur pour moi…je rappelle que je suis née à Cannes !
Et là, vue du ciel c’est vraiment chouette.
Vivement lundi pour la suite…
Toujours aussi impressionné et impressionnant…Quand est ce que tu passes le brevet pour piloter un A380!!!. Bon, je prends le pari que dans – de 5 ans, tu vas nous faire le coup de changer de boulot encore une fois pour t’envoyer en l’air plus souvent!!!
Encore bravo
Toute la ptite famille de félicite…
BarbaCedre
Fierte et emotion se partagent notre coeur ! BRAVO et MERCI pour ce partage precis, passionnant et plein d’humour.
(desoles pour les accents, il n’y en pas sur les claviers espagnols !)