Olivier 14 Mar 2010 En vol...5 commentaires

Aujourd’hui, fort trafic sur l’aérodrome de Cannes du fait d’un congrès d’agents immobilier (connaissent pas la crise, vu la taille des jets).

Michel me dit qu’il m’aurait bien laissé voler seul aujourd’hui mais qu’il faut que je prenne en main le second Cessna que j’utiliserai en priorité désormais. Il est bleu turquoise, un poil plus récent que Hôtel Mike. Quelques commandes sont différentes, et le Badin est gradué avec deux échelles, ce qui impose une petite accoutumance pour ne pas confondre les vitesses.

photo

Check-list avant décollage, mise en route, radio :

Yankee-Alpha, Cessna 150, deux personnes à bord, information India reçue, sommes à Lima et partons pour des tours de piste.

Ah, non, désolé Yankee-Alpha, pas de tours de piste aujourd’hui !

Bon, ben c’est pas grave, on fera du local.

On roule point Alpha 2 derrière un gros hydravion (qui semble monté sur des échasses avec ses gros flotteurs). Attente interminable le temps que les 4 avions présents dans le tour de piste se posent.

C’est à nous, on doit s’aligner derrière l’hydravion et décoller sans attendre.

C’est parti, l’avion décolle et commence la montée initiale. Ça pousse, le moteur semble plus puissant que celui de l’autre Cessna. Facilement 10 noeuds de plus en montée.

Nous sommes en palier à 2000 pieds, je me fais préciser les repères pour les points d’entrée de la CTR par Michel. Ces points, dont nous avons déjà parlé, sont des repères à partir desquels ont entre dans l’espace contrôlé par la tour de Cannes.

Bref, on longe la côte quand soudain Michel coupe le moteur : « Bon, ben, on est en panne, tu fais quoi ? ». En face d’Agay, la situation est limpide, sans jeu de mot, puisqu’il ne reste que l’amerissage comme solution. On opte naturellement pour un crashage au plus près des plages, sans trop de risque d’écraser les baigneurs en cette saison ;-)

Bon, ce n’est qu’un exercice (on ne tourne même pas vraiment vers la baie) et le vol reprend.

Baie de Fréjus, un porte Hélico est au mouillage. Le soleil, bas sur l’horizon, éclaire la ville d’une jolie lumière dorée. Difficile de ne pas faire de photo ! Mais je préfère rester concentré sur le pilotage, quelque chose me dit qu’il va y avoir du sport…

ON passe au-dessus de la zone commerciale (c petit Carrefour vu d’ici) et pas loin du rocher de Roquebrune, Michel coupe à nouveau les gaz. Dans le silence soudain, je l’entends me dire : « Bon, ben, c’est la panne. On se pose où ? » Je cherche un champ , on essaie de se mettre d’accord (en fait, on ne parlait pas du même). Le truc c’est de faire baisser (!!!) la vitesse de l’avion jusqu’à sa vitesse  de plané (65 noeuds). A cette allure, la perte d’altitude est minimale mais nous laisse la possibilité de manoeuvrer (jusqu’à 37 degrés d’inclinaison !). Nous passons à la perpendiculaire du champ (en le laissant à gauche, de manière à ce que le pilote ait toujours un visuel sur la zone d’atterrissage). Virage à droite pour s’éloigner, puis serré à gauche pour s’aligner… On descend, les sillons sont visibles sous nos roues… Il reste à sortir un cran de volets et à se poser, quand Michel remet les gaz. Exercice terminé, on remonte.

ecran 2010-03-14 a 10.35.32

Palier à 2000 pieds, survol de la Lieutenante, virage vers la mer et les étangs de Villepey. « Tu vois les étangs, me dit Michel, essaie d’estimer à partir de quelle distance tu pourrais les rejoindre en vol plané, sans moteur ». Hmmm, on plane en gros à 10 fois la hauteur… 2000 pieds ça fait 600 mètres, on doit faire 5-6 km en plané… Vu d’ici, ça me semble bon. Je coupe donc les gaz, silence dans l’habitacle pour la troisième fois. Je maintiens désormais la vitesse de plané maximale, à 61 noeuds. L’avion descend lentement, les étangs se rapprochent, on devrait toucher dans les premiers mètres de la première étendue d’eau. C’est juste mais ça semble bon. Remise des gaz, et commentaire de Michel « tu vois, ça plane bien, un avion, non ? »

Tu m’étonnes… On remonte, direction Whisky Lima. Zut, je ne sais plus trop où c’est, Michel me le remontre, c’est le stade des Adrets, auquel on va accéder en passant au-dessus du Mont-Vinaigre. Vol en palier vers le sommet, nous passerons la crête sous l’observatoire, à l’ouest. Images magnifiques, c’est encore un crève coeur de ne pas prendre de photos !

Le stade est en vue, virage à droite vers cannes, toujours à 2000 pieds. Michel demande à la tour si on peut faire un encadrement, réponse affirmative. Arrivé à la verticale de la tour, elle nous demande d’attendre un peu. C’est parti pour un 360° histoire de patienter. Mais c’est bien joué car nous en profitons pour admirer le coucher du soleil sur les cîmes, un peu noyé dans la brume. Les différents plans de montagnes à contre jour valaient là encore une photo… Frustrant ! Mais tellement beau…

ecran 2010-03-14 à 10.49.58 copie

Retour vers la tour, l’exercice commence à 1500 pieds. Vitesse de plané à 65 noeuds, virage, on garde la piste en bout d’aile à gauche. Descente régulière, virage au-dessus de l’autoroute, alignement, on est encore haut. Je sors un cran, puis deux crans de volets. Survol de la piste. On descend lentement. Plutôt que de pousser le manche, je sors le 3eme cran de volets, mais là ça fait beaucoup et on descend vite. Manche tiré, pas trop, puis plus fermement, l’arrondi est bon, c’est posé… Mais la prochaine fois, on laissera deux crans de volets, ce sera plus calme.

Michel a l’air content. Il me dit que maintenant, va falloir voler seul. En fait, il ajoute que j’aurai pu être lâché avant, mais entre la météo, le trafic et aujourd’hui un nouvel avion, c’était pas évident. Bref, normalement, le prochain vol devrait s’effectuer partiellement en solo… Suite au prochain épisode !

5 commentaires sur “Vol #10 : Pannes sur Fréjus en Yankee Alpha”

    marc
    mars 14th, 2010 at 12:17

    Qu’est-ce que tu appelle « partiellement » en solo ?? Il te rattrape en courant ?? ;-)

    Olive
    mars 14th, 2010 at 2:13

    LOL En fait la procédure pour le lâcher c’est comme ça (normalement) : Tu pars pour quelques tours de piste avec l’instructeur. Au bout de quelques touchers, il te fait faire un complet et descend. tu repars seul pour un tour de piste suivi d’un complet. Après, selon ton état, tu peux repartir pour d’autres tours. Donc, c’est un vol partiel (c pas comme si je faisais la totale depuis le parking, ce qui se fera plus tard)…

    Cedric
    mars 15th, 2010 at 10:23

    bon ben la prochaine fois alors, ça sera le grand frisson…t oublie les prises de vue possibles parce que la y a un super coucher de soleil ou la y a une nana canon qui fait dorer ses fesses dans une petite crique de l ‘Esterel…faudra rester bien concentré…tu seras fin prêt pour cet été…c est super…

    Geneviève et François
    mars 15th, 2010 at 10:27

    BRAVO, mais sois prudent !!
    Les pannes, même simulées, font flipper !!
    Et le solo, même partiel, n’en parlons pas !!! :-)))

    marc
    mars 17th, 2010 at 6:34

    oh super, j’ai oublié le « s » à « tu appelle » !!!

Avion ou ULM, la passion de voler se partage !