Olivier 3 Déc 2010 En vol..., X-Plane4 commentaires

En ces temps de tempêtes de neige, je peux difficilement me plaindre de ne pas voler beaucoup. N’empêche, il me reste très peu de vols à faire avant de présenter l’examen et c’est rageant.

Il y a 15 jours, nous avons, Michel, jean-Marc et moi, fait un vol de reconnaissance à Vinon sur Verdon en TB9.
Aujourd’hui, j’ai remis ça avec Michel en Yankee-Alpha.
Décollage de Cannes, le vent est plus fort que prévu, ça secoue déjà un peu. AUx Adrets, on voit que la visi n’est pas top vers Aix… On hésite à faire demi-tour et je contacte Nice pour avoir une météo récente sur Marseille. Vent nul, ciel dégagé d’après le contrôlleur. On continue.
Dans le doute, on ne fait pas Vinon – Aix comme prévu mais on commence par Aix. Si l’aérodrome Aixois est dans le brouillard (ça arrive souvent le matin en hiver), il nous restera assez d’essence pour rentrer. En revanche, si on commence par les tours de piste à Vinon et qu’Aix est impraticable, on risque d’être court pétrole.
Déroutement sur Aix donc, en coupant la zone du Luc. Les sommets du grand et du petit Bessillon servent de repère, puis la Sainte-Victoire et les cheminées de Gardanne. Aix contacté nous informe d’un vent calme, la visi est bonne, bref, on a eu raison de continuer !
Cette fois, j’aborde Aix-en-provence assez décontracté. j’ai bien bossé le coin sur le simulateur (cf l’article sur les nouvelles textures) et je repère la piste facilement, ainsi que la prison (qu’on ne doit pas survoler)… Approche tranquille, posé, roulage essence. Le plein fait, Michel se prend un café et on repart pour Vinon.

Cannes - Aix - Vinon... De la nav', de la mania, bref, que du bonheur !

Là, c’est une autre sorte de navigation. On va faire un cheminement, c’est à dire qu’on va suivre les repères au sol pour repérer quelques points de passages déterminés sur la carte. Il s’agit de repérer AN et AT (Alpha-Novembre et Alpha-Tango), soit encore la tour de guet incendie d’Eguilles et le croisement entre la voie de chemin de fer et l’autoroute au sud de Venelles. Nous volons à 2000 pieds. Là aussi, l’expérience du simu aide bien, je repère les lieux facilement.
On survole la Durance, direction Cadarache. La zone de 3 km autour de la centrale étant interdite, il faut l’éviter scrupuleusement pour ne pas se faire intercepter par un Mirage 2000 et se retrouver au poste de police comme un criminel. Seul vrai problème, la zone touche quasiment l’aérodrome de Vinon.
Un détour assez large plus tard, on approche Vinon. Minuscule terrain posé entre une rivière et deux villages, en bordure de la zone interdite (on croirait un film de SF), il demande du doigté car la place est comptée !
Auto-information à la radio, survol pour voir la manche à air (vent calme, elle ne bouge pas) on intègre la vent arrière. On longe le terrain sans dépasser la rivière (Zone interdite) puis il faut tourner en base au niveau du centre commercial. Mais comme c’est serré, la procédure est la suivante : moteur coupé, on descend comme si on était en panne, à la vitesse minimum de manoeuvre, 65 noeuds sur le Cessna. Bien entendu, l’aile haute empêche de voir la piste… Une fois aligné, on sort les pleins volets, l’avion tend à s’arrêter net. mais il faut maintenir la descente en mettant des gaz pour tenir une vitesse limite, 60 noeuds.. Lavion ne demande qu’à passer en dessous…
L’approche se fait au rase de l’herbe, stabilisé, à la limite du décrochage. D’ailleurs, sur mes deux premiers passages, j’aurai droit à l’avertisseur…
je ferai 6 atterrissages complets histoire de bien automatiser tout ça, prendre les repères avant le virage… La piste est très courte, on décolle avec une procédure elle aussi spécifique : les pieds sur les freins, moteur à bloc, on lâche tout. l’avion s’élance, et on décolle le plus tard possible, par jeu, au ras de l’herbe. Sympa…
C’est l’heure du retour. Michel me fait rentrer en cheminement via le barrage de Quinson, à 2 500 pieds max, comme si il y avait des nuages.
Après Draguignan, il me mettra même les lunettes pour simuler des conditions sans visibilité.
Arrivés à cannes, mauvaise surprise : le vent s’est levé, fort, 25 noeuds plein travers. Le Cessna étant validé pour 15 noeuds max de travers, on va devoir prendre l’autre piste. Ça tombe bien, c’est celle-là qui est en service.
Tour de piste sur la mer, virage au-dessus de la gare de Mandelieu… Le vent est fort, l’avion vole avec 30 degrés d’écrat entre le cap pointé par le nez et la trajectoire réelle (en crabe, quoi…)
Descente, pleins volets, on se pose vent de face quasiment arrêtés, presque comme un hélico…
Au final, un super vol, très long (3 h 10) mais plein d’enseignements…
A deux jours de mon anniversaire (où me fut offert cette nouvelle vie de pilote) je suis toujours aussi heureux d’apprendre !
En bonus, petite vidéo tirée d’images tournées par jean-Marc lors du premier vol en TB9. Vous entendrez Michel m’abreuver de conseils… Et oui, faut savoir rester humble…

4 commentaires sur “Vinon sur Verdon”

    marc
    décembre 5th, 2010 at 11:52

    Purée !! C’est vrai qu’elle est petite cette piste de Vinon, je suis content de l’avoir vu d’abord en film ….;-)))
    Très sympa le film et les commentaires;
    t’as vu? Il gueule pas lui, au moins ….!! Je déconne..
    Par contre le vent de travers ne devait pas être du gateau pour atterrir..

    Geneviève et François
    décembre 7th, 2010 at 3:10

    Beaucoup trop petite cette piste !
    C’est une piste de secours ?! :-)

    En tous cas bravo !
    Et bravo pour le site qui est de mieux en mieux.

    Iva
    décembre 11th, 2010 at 5:40

    Je ne savais pas qu’un avion pouvait se poser sur un mouchoir de poche… Je suis impressionnée !

    Olivier
    décembre 11th, 2010 at 5:46

    Et encore, c’est un « touché » ! Avec le Cessna, pour un complet, on n’utilise pas la moitié de la piste… Ce qui est le plus impressionnant, c’est le virage en base, moteur coupé, au-dessus du centre commercial, sachant qu’avec l’aile haute tu ne vois même pas où tu vas…

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