ODVole

Il s’agit désormais de faire des navigations entre deux aérodromes.Première nav’ vrs Cuers. je prépare le log de nav’ avec Michel. En gros, on trace une ligne droite sur la carte entre cannes et Cuers. Ensuite, on regarde quels sont les points de passage remarquables (ici, Roquebrune, le Luc et l’autoroute comme repère). Une fois ce trait approuvé, on note le ou les caps à suivre, qu’on reporte sur une feuille. Il reste à regarder si on peut valider les points à l’aide d’un VOR (une sorte de balise qui permet de savoir si on est sur un axe ou pas). Et pour finir, on estime les temps et distance des différents segments de la navigation. Une fois ce papier rempli, ça donne un plan de route sensé être une aide en l’air.

Une ligne droite pour aller de Whisky-Delta (Cannes) à Charlie-Novembre (Cuers)... Ça fait rêver, hein ?

Après une interminable attente pour faire le plein du Cessna, je m’élance dans les cieux en direction de Cuers. Seul ? Et oui, seul, Michel me fait un grand honneur en me laissant découvrir non seulement la navigation, mais également un aérodrome nouveau tout seul. Je dois avouer que ce dernier point est l’un de ceux qui m’ont fait le plus cogiter depuis que j’ai commencé à voler  : comment peut-on arriver sur un terrain qu’on ne connait pas et se poser nickel ?

Bref, me voilà au-dessus des Adrets, direction Roquebrune, cap 240. Pas de plan de vol à fournir, je fais bien ce que je veux, et aujourd’hui, ce que je veux, c’est suivre mes caps précisément pour tomber pile sur le terrain, comme si je ne savais pas où il était (ce qui est d’ailleurs assez proche de la réalité vu que je n’y suis jamais allé). Je devrais passer à gauche du Luc. Malheureusement, erreur instrumentale ou dérive due au vent, je me retrouve à gauche de l’aéroport. Une déviation minime, moins d’un kilomètre, mais mon repère autoroute n’est plus bon. Damned ! Je corrige, et essaie de suivre le cap jusqu’à Cuers, dont je ne vois pas la piste.
Ah, ça y est… Fréquence de Cuers, pas de contrôleur, nous serons donc en auto-information (on cause seul ans le micro pour que les autres zinc vous écoutent et sachent où vous êtes).
Arrivée sur l’aérodrome, verticale piste, demi-tour et intégration dans le circuit. Il y a des collines de partout, des lignes à haute-tension, rien de vraiment sympa. Je me présente en finale, vent fort plein travers… A quelques quelques mètres du sol, je remets les gaz et refais un tour de piste. Là, je re-tente… Approche douce, atterrissage long exprès, ça touche, c’est posé… yes ! Je redécolle, un tour au-dessus du terrain pour prendre de l’altitude et je remonte à 3500 pieds. le retour est sans histoire, cap sur St-Tropez, suivre la côte est une formalité même si je conserve les caps méticuleusement notés sur ma feuille. j’en profite pour être moins concentré et faire deux p’tites photos : une du ballet invraisemblable des bateaux dans le golfe de Saint-Tropez, et une autre de l’île d’Or en pensant à Barbara qui devait y fêter ses 40 ans…

Des bateaux dans tous les sens... On est mieux en l'air !

Bon anniversaire Barbara ! Bientôt l'île d'Or vue des airs ?

Et voilà, de retour à cannes je suis trop fier ! J’ai volé jusqu’à un aérodrome inconnu, j’ai posé l’avion avec du vent de travers (à la limite des préconisations d’ailleurs), bref, un sans faute !

Ce matin, rebelote : Je pars sur Aix. j’ai préparé la nav’ à la maison, et je décolle plein d’entrain. Contrairement à Cuers où le vent un peu fort avait rendu l’aller turbulent, c’est calme plat ce matin. Je passe Draguignan, puis avance vers les deux Bessillon (deux petites montagnes qui servent de point de repère). viennent ensuite les cheminées de Gardanne, point d’entrée dans la CTR de Aix-les-Milles.Pour l’avoir revu au simulateur la veille, je sais que l’aéroport est invisible d’ici, caché par une colline . La tour m’autorise à me présenter directement. je ne vois toujours pas la piste. Je passe le relief, je repère la prison de Luynes qu’il faut éviter. Mais je ne vois toujours pas cette p…. de piste !!! Je suis au bon endroit, je le sais… Ah ! La voilà ! Finale, posé impeccable, je tourne pour aller à l’essence. Bon, y’en a pas besoin mais autant voler avec les pleins, on ne sait jamais.

Les cheminées de Gardane, point AE de la CTR de Aix-les-Milles

Michel, qui est venu à Aix en TB9 me paye un coup et nous voilà repartis en sens inverse. J’ai même la chance de voir un (énorme) Canadair se poser devant moi pour un toucher d’entraînement. Superbe.

Un Canadair fait un toucher devant Yankee-Alpha...

Je fais ma route comme un grand, avec cependant des corrections de cap. En effet, j’estime que le point de passage vers Cannes est à un point donné, à vue d’oeil, et que mon cap est faux. En fait, il s’avèrera après coup que mon cap était bon et que le relief visé n’était pas le bon. Grrr ! Difficile de se repérer précisément. Mais bon, c’est l’expérience… Les écarts mentionnés sont de toutes façons très faibles, mais sinon ça semblerait trop facile !

Décollage de Aix-Les-Milles, approximativement 1000 pieds à cet instant.

Avec tout ça, je viens de me faire deux aéroports inconnus de suite, tout seul… Je prends confiance, c’est bien.

Mais la grande nouvelle du jour, c’est que ces vols représentent 3 h 30 au total. Et que j’ai donc dépassé les 20 h solo, ce qui me donne droit à un cadeau bonus. Muni de l’attestation de Michel, je fonce à la DGAC me faire apposer deux tampons : J’ai désormais le droit d’emporter un passager dans mon Cessna 150 et d’aller de Cannes à Aix. Yeepeee ! Je commence à me sentir un peu dans la peau d’un pilote (un peu seulement, rassurez-vous…)

Autorisé à emporter 1 pax (passager) !

Du coup, j’ai réservé YA pour ce week-end. S’il fait beau, j’emmène Caro et les enfants en l’air, et bien entendu les copains qui le souhaitent ! Avec une heure de vol à 126 euros, en partageant les frais, cela revient à 63 euros de l’heure. Le tour touristique de base prenant 30 min environ, je vais pouvoir faire voler ceux qui le désirent pour 30 euros ! Elle n’est pas belle, la vie ?
Vivement dimanche… et une météo au top !