Aujourd’hui, Michel doit aller à Aix montrer Yankee-Alpha à son fils qui doit le repeindre.
Il m’a gentiment proposé de l’accompagner.
A 11 h 30, parés au décollage, le vent est fort, de travers, et le contrôleur n’a pas voulu nous laisser utiliser la piste 22 (ce qui nous aurait permis d’avoir le vent de face).
Je décolle, mais sans savoir qu’avec du vent fort, il faut plus de vitesse que d’habitude. 60 noeuds, je tire le manche, l’avion décolle, une rafale le freine, l’avertisseur de décrochage retentit, ça sent le roussi à 3 m du sol… Michel réagit et du coup, nous sommes deux à avoir les commandes, difficile de savoir qui fait quoi… Mais bon, l’avion décolle, ça secoue…J’ai la désagréable impression d’avoir merdé, mais en même temps, aucune consigne particulière ne m’avait été donnée…
Je suis à nouveau seul aux commandes, on longe le littoral, l’avion bouge pas mal… Si c’est comme ça jusqu’à Aix, ça promet !
Nous montons, et passé 2 500 pieds, c’est plus calme. Survol de Fréjus, puis direction la Sainte-Victoire qu’on voit au loin.
Je passe au-dessus des 3 croix du Rocher de Roquebrune, avec une pensée émue pour ce 6 décembre 2009 où vous m’avez fait ce si beau cadeau !Le vol se poursuit sans trop de problème, à 3500 pieds. la seule difficulté est de maintenir le niveau de vol. les courants d’air me font descendre – souvent – ou monter – parfois. A chaque fois, la remise à la bonne altitude est laborieuse. Vers Aix, c’est calme, impression confirmée par la radio.
La sainte-Victoire nous secoue un dernier coup au passage, puis passage à droite des cheminées de Gardanne, survol de la prison de Luynes (enfin, à côté, au-dessus c’est interdit) et finale sur le terrain d’Aix-les-Milles.Pas de PAPI pour valider le plan de descente, une approche très différente de d’habitude… Michel n’a pas trop envie de me laisser faire on dirait, l’approche « au jugé » ce sera pour une autre fois, il se pose court et vire au parking. Grrr, c’est frustrant de se sentir si novice quand on ne rêve que de tout maîtriser ! Mais bon, ça viendra…
On fait le plein, puis Michel et son fils font le tour de l’avion, je discute avec sa femme qui s’étonne de la petite taille du cockpit du Cessna.
15 min seulement de pause, il faut déjà repartir. Roulage derrière un TB20 magnifique, puis décollage. Léger vent de travers, mIchel me conseille de décoller avec du manche à gauche (donc les ailes penchées vers le vent) et du pied à droite pour compenser (donc la queue orientée pour tourner l’avion à droite). Avec cette position (que je réussis parfaitement à maintenir) l’avion risque moins de se faire soulever par une rafale (aîles penchées) et ne dérive pas (action du pied). devant nous, le TB20 a décollé droit et a immédiatement dérivé, sans garder l’axe de la piste. Bon, j’aurai au moins réussi un truc, aujourd’hui…
Au retour, je sais à quoi m’attendre. le vent nous pousse, nous allons 30% plus vite qu’à l’aller. Je lâche les commandes par moment pour prendre des photos, mais la lumière ne vaut rien. Bah, j’aurai d’autres occasions !
Je découvre des coins que je ne connaissais pas, telles ces grandes étendues désertes après la Sainte-Victoire. Certains reliefs, comme la grande monté après St-Maximin, semblent rigoureusement plats. la prise de repères, vu du ciel, n’est pas si simple…
On passe à proximité de Draguignan, j’essaie de repérer la maison de mes parents… gagné ! Mais Dragui semble une toute petite ville… Encore une fois, les repères changent, en l’air…Arrivée en vue de Cannes, survol de l’Estérel après le lac de St-Cassien.
Soudain, une turbulence plus forte que les autres. Nous sommes décollés du siège, les affaires volent… L’avion remonte, on se rassoit aussi sec. Oups ! La même chose se reproduit 2 min plus tard. Ça secoue, mais pas le temps d’avoir peur… Surtout qu’elles sont espacées.
Atterrissage piste 22 ce coup-ci. L’approche est difficile, l’avion bouge dans tous les sens. Je garde les mains sur les commande,s mais c’est Michel qui fait le virage en base et la finale. tant mieux, je n’avais aucun repère pour faire un circuit court comme celui-là sans connaître la piste. Il se pose vnt de face, super propre, en quelques mètres… Ecoeurant de facilité malgré les conditions. Ben, il m’en reste des choses à apprendre !
Yankee-Alpah est sanglé à sa place, on va casser la graine. Michel m’avoue que les conditions rencontrées aujourd’hui ne sont pas des conditions de vol normales. En d’autres termes, un pilote privé, avec une licence PPL, ne doit pas décider de voler par ce temps-là… Ah, bon, ça me rassure un peu sur mes piètres performances au décollage…
Mais c’était formateur et je suis rassuré sur ma capacité à voler en conditions un peu difficiles… Utile pour les voyages à venir ! Mais d’ici là, que de choses à apprendre et de réflexes à acquérir… Pour info, nous aurons mis 1 h 10 pour aller de Mandelieu à Aix à l’aller, mais seulement 50 min au retour !
Bigre !
Suees froides rien qu’en lisant !
Bravo pour ton sang froid !
Oui effectivement, il en reste des choses à apprendre encore !! Ce qui doit être un peu énervant, c’est qu’avec tout ce que tu sais déjà faire où tu as l’impression de presque tout maitriser, de se retrouver presque débutant dans d’autres conditions… Et de voir faire Michel avec autant de facilité! Courage, encore quelques dizaine d’heures avant le jet !!! ;-))
J’en profite pour passer un petit bonjour à François et Geneviève !!! Passez de bonnes vacances, tous !!
Comme tes p’tits parents j’ai la lecture vertige de tes prodiges dans tout ce maudit vent mais une fois encore tu nous épates par ton calme et ta confiance dans la tourmente…Bravo papa tango !!!