Olivier 15 Oct 2010 En vol...Commentaires fermés sur Mon premier demi-tour !

Non, il ne s’agit pas de faire un simple demi-tour en l’air ou sur la piste, ça n’a rien de compliqué et n’aurait pas nécessité un article !

Mais laissez-moi vous conter l’anecdote.

Nous voilà partis avec Michel dans Yankee-Alpha. L’objectif est de faire une navigation jusqu’à l’aérodrome du Castellet. Le relief très haut rend l’abord de la piste piégeux, avec une forte influence de vents turbulents et il convient de faire le premier atterrissage en compagnie d’un instructeur.

Nous décollons, le temps est au soleil sur Cannes. Passé Les Adrets de L’estérel (point WD), je prends le cap 240 prévu sur mon log de nav. Ce cap doit me faire passer à la verticale du rocher de Roquebrune.

Seulement, voilà… pas de Rocher. Il est caché par une brume imposante. Je plaisante avec Michel, lui disant « on ne voit rien aujourd’hui, j’espère que t’as de bons yeux ! ». Et je continue à monter. Ce n’est qu’après quelques secondes que je réalise ce que je viens de dire.

De simples nuages de beau temps peuvent compromettre un vol VFR. Frustrant, mais il faut s'y habituer pour voler en sécurité !

Je regarde plus attentivement devant moi : Un front de nuages relativement uni me barre la route. il serait aisé de passer au-dessus, puisqu’ils semblent plafonner à 3000 pieds. mais une fois au-dessus, comemnt redescendre sans risque sur Le Castellet, surtout quand on sait que les reliefs là-bas culminent à 2900 pieds ?

Je dis alors à Michel : « Ben, en fait, on n’y voit rien, mais c’est surtout qu’on devrait faire demi-tour, non ? »

« Aaah, je me demandais quand tu t’en rendrais compte », me répond-il, amusé.

Le contrôle de Nice averti, nous redescendons vers la mer et retour sur Cannes. Michel en profite pour me féliciter : « faire demi-tour est toujours la meilleure solution lorsqu’on ne sent pas les conditions météo. Et c’est de loin ce qu’il y a de plus difficile en aviation ! ».

Pour me conforter dans mon choix, il me passe une paire de lunettes un peu spéciales : occultés sur les 3/4 de la surface, elles empêchent de voir l’extérieur. Je me retrouve donc à piloter aux instruments, comme dans le brouillard. Michel me donne des caps, comme s’il me guidait depuis la tour de contrôle. l’exercice dure jusqu’au seuil de piste pour l’atterrissage !

De retour au bureau, j’explique à d’autres pilotes que j’ai fait demi-tour. D’ici, on ne voit pas les nuages et un des gars plaisante. Je lui réponds que l’objectif n’est pas d’être un « bon » pilote mais un « vieux » pilote…

Bref, à force d’entendre parler et de lire des récits d’accidents dûs à la météo, j’ai pris conscience aujourd’hui que la dégradation météo peut être très insidieuse, surtout s’il fait apparemment très beau ! Partir en évitant de se mettre la pression pour l’arrivée ne doit pas toujours être facile, mais c’est une des règles du vol en VFR (à vue). Autant s’y habituer et en faire un principe de base de tout vol !

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