Olivier 6 Oct 2010 En vol...9 commentaires

Mardi, Michel et moi sommes partis à Colmar chercher un avion. Pas n’importe quel avion. D’abord, c’est un Piper PA-28 Arrow IV Turbo, un excellent avion de voyage 4 places. Ensuite, c’est un avion que Michel et moi avons décidé d’acheter en commun. Lui, pour le louer à des pilotes confirmés et moi, pour voler pas cher… Rien d’exceptionnel, je vous rassure, l’opération doit s’autofinancer par les locations et la mise de départ n’excède pas celle d’une voiture neuve…

Aéroport de Nice, comptoir d’embarquement de EasyJet pour Bâle-Mulhouse. Michel a oublié sa carte d’identité et se fait refouler (malgré son permis de conduire et sa licence de pilote professionnel). Bref, nous voilà partis en voiture de loc’, à 18h00, direction Colmars.

850 km et 9 h 00 de route plus tard, nous nous posons pour une très courte nuit dans un hôtel. 3 heures trente de sommeil, debout, petit déj’ copieux et premier contact avec notre sympathique vendeur qui nous amène à l’avion.

Foxtrot-Golf-Echo-Roméo-Mike (alias F-GERM) nous attend au soleil (si, c’est possible en Alsace en dehors du mois de Juillet !). Il est trop beau, et passablement intimidant !

Un Piper Arrow avec hélice à pas variable tri-pales, un train rentrant, un turbo...

Beige et blanc, 4 places, une invitation au voyage...

Le tableau de bord, lui, incite aux études ;-)

Il est temps de l'essayer, cet Arrow (qu'on reconnaît à son empenage sur-élevé)

Un petit tour de piste avec l’ex-propriétaire pour donner les dernières consignes à Michel (qui a derrière lui 4000 heures de vol sur Piper Arrow) et nous voilà partis.

Tour de piste autour de Colmar...

Photo souvenir...

Avec son moteur Turbocompressé et son hélice à pas variable, l’engin ne se mène pas du tout de la même façon qu’un avion « classique ». Je décolle en me faisant assister de Michel pour la gestion des gaz (3 manettes, une pour gérer la pression d’admission du turbo, une pour le nombre de tours/minute de l’hélice et une enfin pour le réglage de la richesse du mélange air/essence). 300 pieds, il faut rentrer le train. les roues sont rentrée, nous prenons le cap sur les Vosges.

Le Piper accélère et monte à un bon 1000 pieds/minute, à 100 noeuds. Pour donner une idée, le Cessna 150 que j’utilise d’habitude fait, au mieux, 500 pieds minute à 65-70 noeuds…

A ce train là, nous voici rapidement au niveau de vol 115, soit 11 500 pieds. Michel négocie des traces directes avec les contrôleurs, histoire de couper court par la Suisse.

Michel improvise une navigation au plus court... Trop fort !

Pendant ce temps, je pilote un peu, avant de brancher le pilote automatique. Ça me permet de bien apprécier le paysage et surtout, de regarder tous les cadrans, de voir une partie de la navigation de mon instructeur…

Genève et son jet d'eau...

Entre France et Suisse...

L'aéroport de Chambéry

J’ai du mal à ressentir que ce vol représente la même activité que de voler en Cessna vers Cannes. Nous sommes bien plus haut, l’avion semble terriblement compliqué et rapide, nous sommes à 137 noeuds de moyenne. Avec mes 3 heures de sommeil, les sensations sont au rendez-vous et j’ai l’impression de voler pour la première fois !

Après une bonne heure de vol, je me suis habitué. je commence à avoir confiance en cet avion que je ne pilote même pas…puisqu’il se débrouille tout seul ! L’ambiance est celle d’un mini-Airbus. Depuis le départ, nous n’avons pas ressenti la moindre turbulence. La visibilité est exceptionnelle. Michel me confirme que lorsqu’on vole à ces altitudes, c’est tout à fait normal d’être aussi tranquille. En tout cas, le trajet est nettement plus agréable qu’en voiture ! Le vent n’est plus de face, nous sommes à 145 noeuds (261 km/h)

Les Alpes, le Mont-Blanc...

Pas de turbulence à 11 500 pieds... On apprécie le paysage...

Retour vers la plaine...avant les prochains reliefs !

18 000 heures de vol d'un côté, 50 heures de l'autre, mais l'avion n'est pas déséquilibré et vole droit, c'est touiours ça !

Le Lac de Serre-Ponçon

On passe Gap, il est bientôt temps de d’amorcer notre descente. Nous calculons qu’il nous faudra amorcer celle-ci 14 minutes avant l’arrivée sur Cannes.

Je reprends les commandes, un peu de trim et le nez vers le bas. Moins 500, moins 1000 pieds, le vario baisse. L’avion accélère, sans que le moteur ne s’emballe, hélice à pas variable oblige. De 145 noeuds, nous passons à 160, 170, 180 et finalement 187 noeuds (340 km/h) ! Nous passons sous les nuages, encaissant quelques turbulences. On réduit les gaz, tout en continuant la descente.

Il va falloir descendre... et repasser sous quelques nuages.

Voici le Lac de Saint-Cassien, Whisky-Lima, on est – presque – à la maison…

Intégration en vent-arrière après verticale tour à 1500 pieds, comme d’habitude, sauf qu’au lieu de 90 Kts on déboule à plus de 130… Réduction, volets, sortie du train, nous voilà alignés, 90 Kts affichés… Seuil de piste, le manche est lourd, je tire pour l’arrondi, l’avion remonte, je redescend, finis par toucher, c’est pas spécialement brutal, mission réussie ! Ouf !

Caro vient voir la bête avec les enfants. je ne lui cache pas qu’il va me falloir bosser pour l’apprivoiser… Dès que j’aurai mon PPL (sur le Cessna), je m’y mets sérieusement !

Au parking, tant qu'il y a des casques et des micros, y'a moyen de s'amuser !

A suivre, donc…

9 commentaires sur “De Colmar à Cannes en 2 h 30…”

    Iva
    octobre 6th, 2010 at 9:56

    Merci pour cet article… On a l’impression d’avoir fait le vol avec vous.
    Et félicitations pour cet achat.

    Claire
    octobre 7th, 2010 at 6:31

    Beau voyage en en plus avec un temps superbe !
    C’est quand même plus rapide que la voiture … en en plus pas d’embouteillages ni de radars !
    Maintenant, il n’y a plus qu’à l’apprivoiser …

    Cécile
    octobre 7th, 2010 at 6:02

    Salut Icare,

    c’est sympa de partager ce rêve éternel avec nous… même si je ne comprends pas tout le vocabulaire technique. Pour partir en week-end ça peut être pratique. Profite bien!
    Au fait, les photos….

    Anne
    octobre 7th, 2010 at 7:44

    Un jet privé, ça le fait ;-)

    Manu
    octobre 7th, 2010 at 9:51

    Tu te moques toujours mais tu vois …même en Alsace il fait beau parfois!
    Toutes mes félicitations pour votre nouveau bébé.

    marc
    octobre 9th, 2010 at 7:42

    Bon, encore un pas de plus qui est franchi ! Je repense encore à cette ballade que l’on a faite pour tes 40 ans… Qu’aurais-tu pu penser ce jour là, si on t’avais dit que quelques temps plus tard, tu serais propriétaire d’un avion …
    En tout cas, bravo pour ton ascension !!!
    Mais le brevet que tu as pour emmener des passagers, une fois que tu l’as sur cesna, c’est aussi valable pour le piper et d’autres avions aussi, ou faut-il en repasser d’autres, les avions n’étant pas les mêmes….?

    ddpetit
    octobre 9th, 2010 at 1:18

    Joli parcours mais surtout photos magnifiques !

    Olive
    octobre 9th, 2010 at 5:48

    @Marc :
    Le Brevet de Base est, comme son nom le laisse deviner, assez limitatif. Tu es autorisé sur des aérodromes précis et des avions précis. Mais rien n’empêche d’étendre son brevet en se faisant lâcher sur d’autres avions. Il suffit ensiute de faire apposer un nouveau tampon par le service des licences de la DGAC. En revanche, le PPL est une autorisation de type (monomoteur) qui te laisse donc voler sur tous types d’avions, sous réserve d’être lâché par un instructeur. De plus, il n’y a pas de limitation d’aéroport. Bref, le brevet de Base est un premier pas qui permet déjà pas mal de choses, mais pour voyager, le PPL est obligatoire !

    marc
    octobre 9th, 2010 at 10:02

    ok, merci pour l’info !! ;-)

Avion ou ULM, la passion de voler se partage !