Olivier 15 Juil 2011 En vol...1 commentaire

15 juillet. Le temps annoncé la veille semble arriver seulement aujourd’hui : Grand bleu sur le bassin parisien, mais un peu de brume au bord de mer. Nous patientons avant de nous rendre à l’aéroport. Prévol, moteur, contact tour, roulage, décollage… C’est parti pour une petite navigation pépère vers la mer, avec Caro et François, son père. Les enfants sont restés jouer au ballon dans le parc, c’est bien aussi…

Un beau-Père qui fait suffisement confiance à son gendre pour se laisser balader à 4500 pieds et à près de 300 km/h, ça ne doit pas être si courant...

Juste après le décollage, il faut garder le cap 252 un moment, puis obliquer sur les étangs de Hollande, bon repère pour sortir de la zone sans couper sur les villages. Nous montons progressivement, bloqués à la fois par la zone A (interdite) entourant Paris et ses environs, qui passe de 150 à 2000, 3500 puis 5500 pieds, et par quelques petits cumulus de beau temps qui se forment déjà ça et là. Il fait beau, et l’air chaud crée des turbulences lorsque nous passons sur les forêts.

Plus de turbulences à 4500 pieds, ce qui permet d'admirer les courbes sensuelles de la Seine...

Nous montons finalement à 4500 pieds, l’altitude réduit l’influence des flux d’air. Voici déjà Rouen, les méandres de la seine… En face, serait-ce de la brume, encore ? Mais non, c’est déjà la mer ! La contrôleuse n’a pas une seconde de répit, nous ne sommes pas les seuls à voler dans le coin ! Entre les vols d’avions d’affaire en IFR (dont un en provenance de Cannes-Mandelieu), les vols d’aéro-club et les voyageurs VFR comme nous, ça cause sans cesse dans le poste…

Nous réalisons en vue de Dieppe que notre invité du jour, assis en place droite, ne verra pas bien les falaises sur le trajet Dieppe-Le Havre. Nous bifurquons donc pour prendre la route inverse : rejoindre le Havre en premier puis remonter les falaises pour les avoir à notre droite.

Pour que les passagers apprécient le vol, il faut mettre les plus beaux paysages de leur côté... et y penser avant pour ne pas avoir à faire de détour !

L’arrivée sur l’estuaire est bien sympa, avec les ponts suspendus, les raffineries, la mer… Je descend progressivement. D’en haut, le long mur des falaises nous a impressionné par sa rectitude. De plus bas et de plus près, on distingue les éboulements et le travail de sape de la mer. Nous voici à Etretat, avec ses arches si particulières.

Les falaises d'Etretat à 1 heure de Paris...

Ce serait dommage de ne les voir que fugitivement. Un virage à 360°, en descente, et nous voilà en train de longer ce lieu mythique à 500 pieds, seuls face à cette merveille de la nature.

Un p'tit virage à basse altitude pour aller photographier les falaises... A part en bateau, difficile d'avoir un meilleur point de vue !

Remontée vers les terres. Au passage du trait de côte, un petit choc : l’air chaud monte des terres et cela donne l’impression d’avoir passé une frontière invisible entre mer  et terre. Le retour vers Rouen est un peu difficile. le ciel s’est rempli de cumulus, l’air chaud monte des champs, nous sommes un peu ballotés. A 4500 pieds, c’est trop près des nuages. Je descend et trouve un compromis à 2500, entre ciel et terre… J’ai déconnecté le pilote automatique tout à l’heure en longeant les falaises et je ne le remet pas, ça bouge trop. je préfère économiser le mécanisme et gérer à la main. J’en profite pour naviguer à l’ancienne, sans regarder ni le GPS ni l’iPad. Je travaille avec les VOR-DME, des balises de radio-navigation certes moins précises mais qu’il est agréable d’utiliser de temps en temps. Surtout dans cette région où je pense souvent aux aviateurs de 39-45 qui traversaient la manche dans le brouillard ou de nuit, sans moyens vraiment modernes de repérage…

Arrivée sur Toussus, je suis pile sur le VOR de Rambouillet que m’a demandé de cibler le contrôle. La partie de cache-cache avec ce fichu point Sierra recommence. Cette fois, nous arrivons un peu plus par l’Ouest et je vois le terrain en premier. Sierra devient plus facile à trouver.

Du point Sierra, à 2 min de Toussus, on voit nettement la Tour Eiffel...

Nous sommes numéro 1 pour la 25 droite, je sors les roues, les volets, réduction. 12 noeuds de 3/4 face, un peu de gaz, un peu de manche à gauche et de pied à droite, l’avion se pose en douceur… Mission accomplished ! Ce fut un beau vol, avec un passager et une photographe (en place arrière) ayant magnifiquement bien supporté les remous aérologiques… Bravo à tout le monde !

La galerie vous permettra de reconnaître le lac de la Sourderie, les étangs de Hollande, Rouen, la Seine, le Havre, le pont de Tancarville, les falaises, bien entendu, la centrale nucléaire de St Valery, une aile volante, et plein d’autres choses sympathiques…

Un commentaire sur “Le Havre & Etretat”

    kakos1er
    juillet 18th, 2011 at 9:34

    C’étai super !!!! Les prises de vue sont magnifiques.
    C’es drôle de voir comment la France se termine, les champs, puis d’un coup les falaises et la mer , on dirait qu’on l’a découpée au couteau !! Vous avez du vous régaler en passant au bord de ces falaises, bravo !
    En tout cas je te remercie encore de prendre du temps pour nous faire vivre tout ça. Je kiffe grave man !!
    Mais je suis quand même un peu déçu, je pensais que tu allais passer entre les arches d’Etretat, comme d’autres l’ont fait, mais je constate que tu t’es dégonflé !! Pfff, petit joueur, va.. !! ;-)))

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