Olivier 15 Juin 2011 En vol...3 commentaires

Le cheminement consiste à suivre des repères au sol, ici la Durance et le chemin de fer...

Après le vol sur Aix, nous profitons d’une journée ensoleillée pour tester une parfaite nouveauté : un terrain inconnu, dans un coin rarement visité, et selon un mode de navigation peu pratiqué : le cheminement.

En effet, la zone entre Aix et Avignon est truffée d’espaces militaires contrôlés par Salon de Provence. On peux alors, lorsque les zones sont actives et que les militaires s’entraînent, soit négocier un passage au-dessus des montagnes au nord d’Aix, soit passer par une route imposée, à basse altitude. C’est l’option que nous avons choisie.

Julie fait de la voile toute la journée. Nous embarquons donc Thomas, qui a navigué ce matin, pour un vol avec ses apprentis pilotes de parents vers la cité des Papes. Pas question de tourisme aujourd’hui, on veut juste s’entraîner. Le vol jusqu’à Aix ne pose pas de souci, d’autant plus que nous l’avons fait avant-hier. Le contrôle militaire du Luc, qui nous impose – courtoisement – une altitude maxi de 3500 pied, nous fait subir des turbulences dont on se serait bien passés. Mais bon, puisqu’après Aix on doit descendre…

Nous voici sur la fréquence de Salon. Nous demandons à suivre ce cheminement, qui doit nous conduire de LB (Lima-Bravo alias Lambesc) à ME (Mike-Echo alias Mallemort) jusqu’à CV (Charlie-Victor alias Cavaillon). C’est accordé, et nous voici à 1500 pieds en essayant de deviner lequel de ces foutus villages correspond à Lambesc. Heureusement, la nav’ a été préparée avant le décollage. J’ai donc noté des caps à suivre et des temps de vol entre chaque point. J’ai également pris des repères. Par exemple, la Durance et la voie de chemin de fer, qui donnent de précieuses indications. De fait, nous suivrons les rails jusqu’à Avignon… Caro suit notre progression sur l’iPad, moi sur la carte OACI au 1/250 000ème. A nous deux, on s’en sort bien !

Arrivés en vue de LFMV (Avignon), nous sommes numéro 2 derrière un Cessna 150… Vu le différentiel de vitesse entre nos deux engins, je rallonge mon circuit. Sortie du train, 3 vertes, volets 10°, PA à 25, phare, me voici en vent arrière, vitesse réduite à 100 kts. Je longe la piste, virage en base juste avant un village bêtement placé dans l’axe de la piste, dernier virage, nous voici alignés en finale.

C’est la première fois que je me pose sur un aéroport inconnu sans Michel. Bon, la piste est large, il y a des Papi (les lampes rouges et blanches pour donner une indication du plan de descente) et pas de vent. C’est donc une formalité que de poser le Piper dans ces conditions. Nous roulons au parking de l’aéroclub, puis quittons le tarmac direction… le restau !

Le Mama Mia a pour particularité d’offrir une terrasse avec des fréquents jets d’eau brumatisée. Idéal par cette chaleur. Après une grosse salade au chèvre chaud et un jus de fruit servis par une serveuse sympa, Caro, Thomas et moi repartons pour le vol retour.

Plus détendue qu’à l’aller, ma co-pilote prend des photos, que je vous laisse découvrir en galerie. Le trajet retour semble plus court, comme d’habitude. Le cheminement en sens inverse est également plus facile car, même s’il se fait à l’envers, nous avons déjà une idée de ce qu’il faut trouver. Ensuite, montée approuvée à 4500 pieds et direction Draguignan. S’ensuit une descente à 160 Kts en plaine de Fréjus, un beau virage dans la baie et c’est déjà Delta-Roméo (l’Île d’Or). Autorisés pour la 17, avec 8 noeuds de vent, nous voici en finale, posés… Roulage à l’essence, on fait le plein.

Nous aurons fait l’aller retour Cannes-Avignon en 1h50 au lieu de 4h30 en voiture (d’après Mappy). La faute à ce cheminement qui oblige à voler bas, mais bon, le but n’est pas d’établir des records. Caro apprécie autant que moi les paysages, ne se plaint – quasiment – plus des turbulences, au point qu’il lui arrive d’en rire… Quand à Thomas, il aurait tendance à s’endormir ou à lire un bouquin. Avion, voiture, pour lui c’est presque pareil ! Reste que pour nous autres adultes, les voyages VFR par beau temps, surtout avec un avion aussi confortable et facile à vivre, c’est un moyen à la fois reposant et excitant d’introduire une bonne dose d’extraordinaire dans le quotidien… Alors, pas question de s’arrêter de sitôt !

3 commentaires sur “Cannes – Avignon en cheminement”

    Iva
    juin 16th, 2011 at 6:07

    Je vois qu’en aviation il y a beaucoup de première fois… C’est impressionnant. Bravo à vous. Très belles photos qui illustrent bien le récit.

    kakos1er
    juin 16th, 2011 at 5:13

    Ca doit être excitant ce sentiment de liberté, des nouveaux trucs sans instructeur ! Super temps pour voler, ce devait être génial.

    Cedric
    juin 16th, 2011 at 6:35

    Beau challenge…en te lisant, on a l’impression d’être dans un jeu vidéo avec des obstacles et des consignes à bien respecter…et tout ça, c’est bien la réalité!!!.
    Comme d’hab, tu t’es débrouillé comme un chef avec une bonne copilote.

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