Olivier 19 Déc 2010 En vol...1 commentaire

Comment visiter 3 départements en avion par une belle journée d'hiver...

Parmi les derniers vols qu’il me reste à faire avant de présenter le PPL début janvier, il faut faire une navigation en solo d’au moins 150 miles nautiques (277 km) en se posant sur plusieurs aéroports.

Météo hivernale
La météo étant pour le moins hostile en ce moment, j’ai sauté sur l’occasion en voyant ce matin un temps presque favorable : ciel dégagé, pas de vent trop fort… Ok, une zone de turbulences est placée pile sur la région mais bon, on ne peut pas tout avoir…
Je récupère donc Yankee-Alpha, fais les pleins et décolle.
Ça bouge un peu au-dessus de l’Estérel, une fois sur la fréquence de Nice info je continue à monter. 3500 pieds, je passe Draguignan, c’est calme. par contre, y’a du vent de face, j’avance pas ! 90 kts indiqués au badin, mais seulement 60 de vitesse sol ! On a le temps de profiter… J’entends un pilote se plaindre des turbulences et faire demi-tour entre cannes et Monaco, ça promet pour le retour…

 

Vinon, bien caché !
Je continue vers Vinon. En approchant, j’ai du mal à repérer le terrain, je n’y suis jamais venu par là. Avec en plus la zone interdite de Cadarache, je scrute le paysage pour ne pas me laisser embarquer… Allez, je triche… iPhone allumé, je lance l’appli Air Navigation Pro et je vois mon avion sur la carte OACI. La zone est matérialisée, je sais précisément où je suis… Hi hi hi ! Bon, j’écarte à droite, en passant derrière cette colline je suis tranquille mais à part les champs couverts de givre, je ne vois pas le terrain. Ah ! Ça y est, je le devine !
Je passe verticale, un avion décolle sous moi. Pas question d’intégrer le circuit tant qu’il est dans mes pattes (enfin, sous mes ailes). Je fais un 360° au-dessus des installations, puis m’intègre dans le circuit. Vent arrière le long de la rivière, virage en base au-dessus du centre commercial. 20 degrés de volets, moteur coupé, 60 noeuds en finale, pleins volets, filet de gaz, aligné, je pose sur la piste boueuse (c pour ça que je ne la voyais pas tout à l’heure)… Touché parfait, remise de gaz, ça repart.

Un 360° au-dessus de la piste de Vinon pour laisser décoller un avion, puis je me pose à mon tour...

 

Direction Aix.
2500 pieds, cheminement vers l’autoroute, puis Puyricard, Eiguilles… La tour m’autorise à entrer en vent arrière, je suis numéro 3 derrière deux avions. J’ai jamais fait le circuit d’Aix, étant généralement arrivé de l’autre côté avec une intégration directe en finale. Je sors ma carte VAC de son étui, la place dans le sens de la amrche pour bien repérer. Ok, j’ai la trajectoire en vue. 1500 pieds, réchauffe carbu, moteur à 2200 tours, vent arrière tranquille. Virage en base autour de la prison, finale, posé moyen (pourtant la piste est 10 fois plus large qu’à Vinon !).
Je roule à l’essence. Je descend de l’avion. Ouf, la moitié du boulot est faite ! Un sandwich, un coup de fil à Michel.

 

Nouvelle route…
Celui-ci m’indique que les turbulences sont fortes sur le var et il me déconseille de tenter Le Castellet et Cuers dans ces conditions.
Bon, c’est malin… Je trace une nouvelle route entre Aix en Saint-Tropez. je me ferai donc les sommets avant la zone de turbulence avec un retour par la mer.
Décollage, je passe les cheminées de Gardanne à 2500 pieds puis continue la montée vers 4500 après autorisation de Provence info. Difficile de se repérer sur la carte, les petits bleds se ressemblent tous. J’essaie de ne pas regarder mon GPS. Saint-Maximin et sa basilique sont une bénédiction dans ces conditions ! Je repère également Trets, Brignoles. les autres patelins sont délicats à nommer. Vent dans le dos, 90 kts indiqués et 105 de vitesse sol. Cool.
Je vois la piste de Cuers, les fumées des agriculteurs ne sont pas toutes dans le même sens. Effectivement, en bas, ça doit tourbillonner…

 

Arrivée sur Cannes
Je passe la Sainte-Baume, c’est joli aussi vu d’en haut ! La baie de Saint-Tropez se rapproche, la dernière fois que j’y suis passé c’était en Piper et il faisait moche. une photo des Marines de Cogolin pour mes parents et je commence la descente. A sainte-Maxime, à 2500 pieds, ça commence à bouger.
Je passe l’île d’Or (Delta-Roméo) continue vers Cannes. C’est la piste 35 en service (tu te souviens, Marc ?). Je tourne pas trop près du cap de l’aiguille, ça turbule pas mal. J’essaie de maintenir le plan de descente, le vent est plein travers, 12 kts. La limite de l’avion est de 15 kts de travers, soyons confiant… J’avais mis 20 degrés de volets par réflexe, je les remonte pour ne garder que 10 degrés et arriver assez vite. 70 noeuds, réduction, 60 noeuds, un peu de manche à gauche et de palonnier à droite, c’est posé dans l’axe sur la roue au vent, nickel. A peine le temps de freiner, le contrôleur me demande de libérer pour laisser passer un jet.
Ok, je sors, direction la pompe.

 

Mission accomplie !
En faisant le plein, je regarde le GPS : 184 miles nautiques (340 km) en navigation solo. Mission accomplie !

Cannes - Vinon - Aix - St-Tropez - Cannes... 184 NM !

Un commentaire sur “184 miles nautiques en Yankee-Alpha”

    Iva
    décembre 20th, 2010 at 6:49

    Bravo Olive !
    Rien que de lire, je sens les turbulences… Ça devait être quelque chose ! Passionnant !
    Encore un pas vers la … liberté. A toi, la France (et plus…) en avion;-))

Avion ou ULM, la passion de voler se partage !