Olivier 10 Mar 2010 En vol...3 commentaires

Ne vous y trompez pas, il n’est pas question ici d’écouter France Inter en vol, on est pas dans X-Plane ! Pour la première fois, j’ai pu communiquer directement avec la tour.

Pour ces premiers essais, j’ai répété avant avec Michel les phrases à prononcer. Puis, aussi bien au sol qu’en vol, une fois le mesage correctement préparé, j’ai pu appuyer sur le bouton rouge et m’exprimer au micro…

Bon, et alors ? La difficulté c’est pas de parler dans le micro ou d’appuyer sur le bouton, bien entendu. Non, le problème vient de ce qu’il faut respecter uen phraséologie spécifique et donner toutes les informations nécessaires.

Pour bien vous faire comprendre le truc, je vous propose un tour de piste radiophonique.

ecran-2010-03-10-à-22.02.20

1/ On est dans l’avion, garé devant le hangar 6.

– Le pilote : « Le sol de Hôtel-Mike, bonjour ! » (Hôtel-Mike, c’est parce que notre Cessna 150 est immatriculé F-BSHM et que H et M, en alphabet aéronautique, se disent Hôtel et Mike)

– Le sol : « Hôtel-Mike Bonjour ! »

– Le pilote : « Foxtrot-Sierra-Hôtel-Mike, cessna 150, 2 personnes à bord, au hangar 6 pour des tours de piste »

– Le sol : « Bien reçu Hôtel-Mike, roulez point d’arrêt Alpha-Unité piste 17 »

– Le pilote : « Je roule Alpha-Unité piste 17, Hôtel-Mike ».

Comme on peut le constater, le pilote donne des indications dans un certain ordre (qui il est, où il se trouve, où il veut aller). Le sol donne des instructions, et le pilote les répète (il « collationne ») pour montrer que le message est passé.

2/ Je roule sur le tarmac et on stope au point A-1 (Alpha-Unité)

Là, on appelle la tour (et non plus le sol, donc faut changer de fréquence).

– Le pilote : « La tour de Hôtel-Mike, bonjour ! »

– La tour : « Hôtel-Mike bonjour ! »

– Le pilote : « Hôtel-Mike, point d’arrêt Alpha-Unité, demande autorisation de s’aligner »

– La tour : « Hôtel-Mike, autorisé à vous aligner piste 17, vent 240°, 6 noeuds »

– Le pilote : « Hôtel-Mike, je m’aligne piste 17 »

3/ L’avion est aligné, prêt à décoller.

– Le pilote : « Hôtel-Mike, demande autorisation pour décollage piste 17 »

– La tour : « Hôtel-Mike, décollez piste 17, rappelez en vent arrière »

– Le pilote : « Je décolle piste 17 Hôtel-Mike »

4/ Bon, là on se tait un peu, on décolle, l’avion passe au-dessus des immeubles aux alentours des 300 pieds. Une minute plus tard, à 500 pieds, on tourne pour s’intégrer en vent arrière à 1000 pieds. A la verticale de la piste, si la fréquence n’est pas encombrée par les appels des autres pilotes, on contacte la tour :

– Le pilote :  » Hôtel-Mike, en vent arrière pour un toucher » (ben oui, on vient jjuste de décoller, on va pas se reposer pour de bon, hein… »

– La tour : « Hôtel-Mike, vous êtes numéro 2 derrière un Citation, rappelez en base » (l’avant dernier virage du circuit de piste)

– Le pilote : « Je suis numéro 2, je rappelle en base, Hôtel-Mike »

5/ Je vole un peu en ligne droite, à 100 pieds, puis vient le moment de tourner.

Je re-contacte la tour :

– Le pilote : « Hôtel-Mike en base »

– La tour : « Reçu Hôtel-Mike, rappelez en courte finale piste 17 »

– Le pilote : « Je rappelle en courte finale piste 17, Hôtel-Mike »

6/ On vole maintenant perpendiculairement à la piste. Dernier virage, la piste est dans l’axe, nous sommes dans le plan de descente. A hauteur de l’autoroute, alors que la piste est très proche, on doit encore causer avec le contrôleur (ou la contrôleuse). En général, à cet instant, c’est plutôt eux qui appellent. C’est pas mieux, on aurait tendance à ne pas les écouter vu qu’on est dans une phase de pilotage un peu précise…

– La tour : « Hôtel-Mike autorisé à toucher piste 17, vent au 220 7 noeuds »

– Le pilote :  « Je touche piste 17 Hôtel-Mike »

7/ Je fais maintenant mon toucher puis je redécolle… Et ça continue ainsi (5 fois maxi, après les riverains – qui comptent les passages ! se mettent à râler)

Et voilà, ça en fait des choses à penser en plus des gaz, de la vitesse, de l’altitude, du cap, des volets, du réchauffe carbu… Et lorsque d’autres avions ou hélicos sont dans le circuit, ça se complique. D’une part parce qu’on doit attendre que la fréquence soit libre pour appeler, et ensuite parce que les messages sont moins prévisibles. Du coup, il faut être très attentif à tout ce qui se dit… J’avais par exemple du mal à entendre certains mots, ce qui rendait la collation des infos délicate. Heureusement que mon instructeur est moins dur de la feuille que moi !

J’appréhendais l’utilisation de la radio, mais ça s’est bien passé. En fait, une fois dans l’action, et après avoir entendu Michel répéter 100 fois ces mêmes phrases, on arrive assez bien à faire le perroquet. tant que la situation évoquée est standard…

3 commentaires sur “Vol #8 : La radio !”

    Iva
    mars 11th, 2010 at 7:28

    Que de « vocabulaire spécifique » à acquérir…;-))
    Bravo en tout cas.
    C’est toujours aussi plaisant à lire. Vivement la suite…

    marc
    mars 11th, 2010 at 6:30

    Bon, ça confirme un peu les doutes sur ma capacité à piloter quand je vois ma mémoire !!!
    Et puis, attends, là, tu le fais en Français !!, et quand ce sera en anglais…. t’imagine le bordel, si apparemment t’es comme moi, un peu dur de la feuille !!! ;-))))

    Geneviève et François
    mars 13th, 2010 at 4:19

    Bigre !
    Impressionnant !
    Faut pas avoir les neurones rouillés !
    Bravo pour la performance !

Avion ou ULM, la passion de voler se partage !