ODVole

Et voilà, je vous épargne le suspens, je l’ai !!!

Voici tout de même un bref résumé de cette matinée riche en émotions…

Déjà, la veille de l’examen, on a eu droit à une pénurie de carburant sur l’aéroport. De quoi passer une bonne nuit… Au matin, j’arrive plus tôt pour attraper le camion citerne. Ouf ! Le plein est fait, le test pourra avoir lieu ! Sylvie, deuxième instructrice de l’Académie de l’Air, sera mon examinatrice aujourd’hui.

Avoir un avitaillement en essence 100LL sur le second aéroport d'affaires de France n'est jamais simple...

Briefing météo, première épreuve du test. Je réponds aux questions sans trop de problème, je présente tout point par point, mais Sylvie me conseille de faire carrément un exposé le jour du PPL. Conseil reçu 5/5, ça sert de révision le brevet donc je glane le maximum d’informations…

On part en vol. Décollage, vitesse normale, bien dans l’axe de la piste. Sylvie coupe le moteur, panne simulée. Je m’en sors tranquille, et c’est reparti vers la baie de Fréjus. Le temps de croiser un Diamond DA-40 qui s’est « juste » trompé de 500 pieds dans l’altitude annoncée…

Baie de Fréjus, un peu de maniabilité. Virages à 30°, à 45°… impeccables, je suis content. On passe au vol lent, et je fais ma première bourde. Alors que j’éxécute l’exercice sans difficulté, Sylvie me demande à quelle inclinaison je peux prétendre à 65 noeuds. Je réponds machinalement 37°, qui est l’angle accordé lorsqu’on évolue à 65 noueds en plané, moteur coupé, et donc en descente. Sauf que là, en vol lent, on est en montée, et que c’est seulement 10°. Bref, je me maudis, mais le test continue.

Nous voilà partis vers Fayence. Je monte à 3000 pieds, gère mes fréquences radio. Altitude tenue au millimètre, comme depuis le début du test. Trop fier… Sur place, il y a du monde dans le tour de piste mais on négocie un passage. Je m’intègre, il y a un peu de vent. La piste en service ne peut pas être choisie librement puisque le tour de piste est établi par les avions déjà présents. Intégration, finale, d’ailleurs un peu rapide, mais déjà l’exercice s’arrête. Difficile de savoir si Sylvie en a assez vu ou si j’ai loupé un truc. Du coup, ça devient un peu stressant.

On repart vers le lac de Saint-Cassien, après avoir remercié les membres du club de Fayence. Fréquence de Nice, exercice de panne à 2500 pieds au-dessus du lac, puis encore un beau virage à 45°. A ce moment là, on est près de l’extrémité du lac, presque à WL (le point d’entrée dans la CTR de Cannes). Sylvie me dit qu’on peut rentrer. Je prends le cap de l’aéroport, préviens Nice que je quitte la fréquence et m’apprête à appeler Cannes lorsque Sylvie m’interromp : « Hey, tu entres dans la CTR, là, t’es en infraction ! ». Deuxième bourde. Demi-tour sur WL, un petit 360° le temps d’appeler Cannes. Je sais que tout seul, cela ne me serait pas arrivé car je n’aurai pas fait d’exercice à cet endroit précis, la décision d’entrer dans la zone aurait été prise plus en amont. Mais bon, c’est moi le pilote, j’aurai dû y penser. A cet instant, je me dis que le test est mort…

On fait une verticale tour à 1500 pieds, intégration dans le tour de piste, atterrissage court (moyennement court à mon goût). On repart, attero normal et remise des gaz, atterrissage sans volet, je passe tout. On remonte pour un encadrement à la verticale de la tour. Arrivé au moment de déclencher l’exercice, le contrôle nous fait attendre, et je déclenche un 360 au-dessus des installations. Au milieu du virage, j’ai la clairance pour y aller. Je débute donc ce dernier exercice avec un axe loin d’être habituel. Moteur coupé au dessus de la tour, je garde la piste dans l’aile et tourne pour m’aligner. « T’es trop haut, me dit Sylvie » et elle me demande de faire un dernier tour de piste et de me poser. Y’avait encore très largement le temps de finir l’exercice en corrigeant la trajectoire, l’altitude, et donc, je me pose une nouvelle fois des questions. Un dernier atterrissage, nickel, et on rentre à la station pour faire le plein.

A cet instant, je ne sais pas du tout si c’est bon ou pas. La petite bourde à WL ne semble pas éliminatoire puisqu’on a continué le vol, mais les deux exercices interrompus signifient-ils quelque chose de négatif ou juste une volonté de gagner du temps ?

Retour dans le bureau. Je plaisante, mais sans trop savoir à quoi m’attendre. Débriefing, Sylvie me cite les points à corriger, on discute librement de tout, c’est très formateur, j’apprécie. Puis, elle me dit qu’elle a surtout insisté sur ce qui n’allait pas mais que sinon, c’est bon. Ouf !

Je la vois remplir les papiers, il semble bien que je l’aie, ce brevet !

Sylvie, surprise par mon iPhone alors qu'elle remplit mon carnet de vol après le test... réussi !

Aujourd’hui, je repasse à l’Académie de l’air préparer les vols suivants. Michel est tout seul et je lui demande ce qu’il a eu comme retour. Il me rassure en disant que c’est bon et que si j’ai eu le BB, c’est que je le mérite. Il m’explique qu’ils sont plus ou moins responsables de ce qui va m’arriver ensuite et que s’ils me donnent le sésame, c’est en toute conscience. Cette explication me fait du bien, je l’avoue.

Michel et Sylvie encadrent le nouveau "jeune" Breveté !

Du coup, je pars en moto donner mes papiers au bureau des licences de la DGAC. Là, je discute avec deux gars très sympa qui me délivrent le précieux brevet !

Ça y est, j’ai officiellement mis un pied dans le monde de l’aéronautique ! Vous vous doutez bien que je ne vais pas en rester là et, dès la semaine prochaine je continue la formation vers le PPL.

Me voilà officiellement Pilote (de base, certes, mais pilote quand même !)

Il me reste 3 heures de solo à faire pour pouvoir prétendre voler avec des passagers. A l’issue de ces 3 heures, il me faudra retourner à la DGAC faire apposer un tampon sur mon « permis » de voler. Ce qui me permettra alors de vous emmener à mon tour dans les airs !